La performance du commandement militaire ne repose pas sur la discipline.
On croit souvent, dans la conception générale, que la performance militaire vient du fait que chacun exécute les ordres, sans poser de question, avec rapidité et crainte de la hiérarchie. C’est faux.
Je crois que la discipline est un fluidifiant qui, dans l’instant, permet une réaction rapide. Les ordres ont une source et sont décomposés par une hiérarchie.
Ce fonctionnement est adapté aux situations critiques.
Ayant la responsabilité de plusieurs personnes au sein de mon activité d’officier de réserviste, je souhaite combattre l’idée reçue selon laquelle, dans une organisation militaire, les ordres sont appliqués aveuglément par les troupes.
Les réservistes de l’armée de terre sont de jeunes individus, nés dans la société de l’information, avec une forte personnalité, une pensée libre et de l’ambition. Leur faire appliquer un plan, dans lequel leur vie peut être mise en jeu, nécessite plus d’adhésion que de discipline. Il faut un mélange de légitimité des chefs, de cohésion de groupe, mais aussi de compréhension collective du plan, pour que les ordres soient appliqués avec conviction et rapidité.
Il s’agit d’une belle leçon de leadership, apprise au sein de l’Armée de Terre. Même avec la structure hiérarchique la plus robuste qu’il soit, l’adhésion des troupe, la compréhension collective de l’esprit de la mission, et la délégation d’un chef à plusieurs subordonnés sont indispensable à la réussite. Le succès d’un chef repose bien moins sur l’autorité qu’on ne le pense généralement.
Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je recommande EXTREME OWNERSHIP , by Leif Babin et Jocko Willink
La société de consommation (de contenus)
Je constate que mon entourage et moi même avons une réflexion récurrente sur la manière de consommer le contenu web, notamment via les réseaux sociaux.
Nos procédés de production, dans notre cadre habituel (capitaliste), a tendance à standardiser et processer toutes choses. Il en va de même avec le contenu publié sur les réseaux sociaux.
Lorsque je vois le contenu que les gens acceptent de consommer sur les réseaux sociaux, j’ai le sentiment qu’il s’agit d’un mode de consommation industriel tel qu’on l’a décrié dans le secteur agro-alimentaire durant les 5–10 dernières années. De nombreuses pages produisent du contenu en grande quantité, à partir de formats / templates pré-achetés, programmés et publiés de manière automatisée.
On peut alors voir aujourd’hui sur Instagram ou Facebook, des pages qui publient du contenu photo ou vidéo de qualité médiocre, en grande quantité, avec un assez bon retour en terme d’engagement, malgré le peu de créativité et de moyen employés pour les produire.
Personnellement, j’ai l’ambition d’entrer dans une démarche responsable dans ma consommation de contenu. De la même manière que le corps (et la planète) est affecté négativement par la production agroalimentaire industrielle ; je pense qu’il est mauvais pour l’esprit de consommer ce “junk content”. Moins de contenu, moins de temps passé sur le fil d’actualité et plus d’intérêt et d’attention pour les producteurs de contenu de qualité, qui mettent leur coeur dans ce qu’ils publient.