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#FIELDREPORT N°2

La performance du commandement militaire ne repose pas sur la discipline.

On croit souvent, dans la conception générale, que la performance militaire vient du fait que chacun exécute les ordres, sans poser de question, avec rapidité et crainte de la hiérarchie. C’est faux.
Je crois que la discipline est un fluidifiant qui, dans l’instant, permet une réaction rapide. Les ordres ont une source et sont décomposés par une hiérarchie.

Ce fonctionnement est adapté aux situations critiques.

Ayant la responsabilité de plusieurs personnes au sein de mon activité d’officier de réserviste, je souhaite combattre l’idée reçue selon laquelle, dans une organisation militaire, les ordres sont appliqués aveuglément par les troupes.

Les réservistes de l’armée de terre sont de jeunes individus, nés dans la société de l’information, avec une forte personnalité, une pensée libre et de l’ambition. Leur faire appliquer un plan, dans lequel leur vie peut être mise en jeu, nécessite plus d’adhésion que de discipline. Il faut un mélange de légitimité des chefs, de cohésion de groupe, mais aussi de compréhension collective du plan, pour que les ordres soient appliqués avec conviction et rapidité.

Il s’agit d’une belle leçon de leadership, apprise au sein de l’Armée de Terre. Même avec la structure hiérarchique la plus robuste qu’il soit, l’adhésion des troupe, la compréhension collective de l’esprit de la mission, et la délégation d’un chef à plusieurs subordonnés sont indispensable à la réussite. Le succès d’un chef repose bien moins sur l’autorité qu’on ne le pense généralement.

Pour ceux qui veulent approfondir le sujet, je recommande EXTREME OWNERSHIP , by Leif Babin et Jocko Willink

La société de consommation (de contenus)

Je constate que mon entourage et moi même avons une réflexion récurrente sur la manière de consommer le contenu web, notamment via les réseaux sociaux.

Nos procédés de production, dans notre cadre habituel (capitaliste), a tendance à standardiser et processer toutes choses. Il en va de même avec le contenu publié sur les réseaux sociaux.

Lorsque je vois le contenu que les gens acceptent de consommer sur les réseaux sociaux, j’ai le sentiment qu’il s’agit d’un mode de consommation industriel tel qu’on l’a décrié dans le secteur agro-alimentaire durant les 5–10 dernières années. De nombreuses pages produisent du contenu en grande quantité, à partir de formats / templates pré-achetés, programmés et publiés de manière automatisée.

On peut alors voir aujourd’hui sur Instagram ou Facebook, des pages qui publient du contenu photo ou vidéo de qualité médiocre, en grande quantité, avec un assez bon retour en terme d’engagement, malgré le peu de créativité et de moyen employés pour les produire.

Personnellement, j’ai l’ambition d’entrer dans une démarche responsable dans ma consommation de contenu. De la même manière que le corps (et la planète) est affecté négativement par la production agroalimentaire industrielle ; je pense qu’il est mauvais pour l’esprit de consommer ce “junk content”. Moins de contenu, moins de temps passé sur le fil d’actualité et plus d’intérêt et d’attention pour les producteurs de contenu de qualité, qui mettent leur coeur dans ce qu’ils publient.

#FIELDREPORT N°01

Avec cette série “#FIELDREPORT”, je me lance dans un format d’articles spontanés, où je partagerai régulièrement ma prise de recul sur les phénomènes et les expériences que je rencontre dans ma vie professionnelle.

Les propos présentés ici ne correspondent qu’à mon avis personnel et n’engagent aucun de mes clients. Je souhaite me mouiller en affirmant plus qu’en analysant, avec l’envie de débattre avec ceux qui seront intéressés par les problématiques que j’évoque.


Pour les personnes intéressées par mon travail et mes services, je vous invite à consulter mon site.

L’économie envahissante de la visibilité

En cette période de fêtes de fin d’année, je subis pleinement un phénomène courant, qui devient quasiment insupportable à l’approche de Noël : les demandes de partenariats sans budget.

Certains de mes clients reçoivent quotidiennement, en ce début décembre, une demi-dizaine de mails demandant tous la même chose : recevoir des produits / du contenu gratuitement en échange d’une “belle visibilité”.

“Bonjour,
Je suis XXX, de [Insérer le nom d'une box, d'un magazine ou d'un influenceur]. Nous lançons, pour Noël, un calendrier de l’avant [ou autre opé] sur Instagram.
On a pensé que vous pourriez nous donner 500 produits gratuitement et en échange nous vous ferons apparaître sur notre compte Instagram (dont on a acheté les followers) .
Êtes vous intéressés ?”


Ces mails sont mélangés à la foule de ceux envoyés par les particuliers qui se positionnent comme “Influenceurs” et proposent également de recevoir des produits gratuitement pour, en échange les présenter à leurs 382 followers…

Chaque fois qu’un de mes clients reçoit l’une de ces sollicitations, je pense avec chagrin aux marques et aux entrepreneurs qui tomberont dans le piège.
Ces organisations et ces personnes qui demandent des produits gratuits ne peuvent jamais garantir un quelconque ROI sur l’opération qu’elles proposent. Leur base d’abonnés est malheureusement (parfois) douteuse, et j’ai la profonde conviction que si leur modèle fonctionnait elles ne réclameraient pas simplement de la marchandise gratuite, elles se feraient payer pour promouvoir.

Enfin, c’est un principe de base : si c’était efficace et que cela marchait aussi bien que ces acteurs le promettent, alors ils ne vous démarcheraient pas par e-mail !


Je veux communiquer, mais je ne veux pas créer de contenu.

J’accompagne près d’une dizaine d’acteurs au quotidien (sportifs, marques, personnalités), dans leur communication digitale. Toutes les stratégies et tous les efforts déployés reposent sur une chose : le contenu.

Comme beaucoup de pros du digital, je considère qu’au cœur de chaque stratégie de communication performante, il y a du contenu ORIGINAL, esthétique, divertissant et même (on peut rêver) utile.

PROBLÈME : le contenu coûte cher ! Produire une vidéo ou créer un visuel, nécessite du budget et grande est la tentation de prendre un raccourci : republier le contenu des autres (curated content), acheter des followers, puis acheter les likes qui vont avec …

À tous ceux qui prient pour du “buzz” sur les réseaux, j’ai toujours la même réponse : sur les réseaux, les success stories ont tous pour point de départ un contenu divertissant et/ou engageant émotionnellement. Ce contenu est souvent travaillé et à vu le jour grâce à un budget.

Digitale ou pas, la communication nécessite des moyens et il s’agit de ne pas se laisser abuser par le caractère immatériel de la communication digitale. À l’ère du video first, bricoler son contenu et communiquer sans budget n’a jamais été si impertinent.


La formation des jeunes communicants

Cela fait 5 ans que je travaille dans la communication et environ 2 ans que j’enseigne. L’enseignement prend une part importante de mon activité actuellement et j’interviens de manière régulière auprès de jeunes promotions de futurs communicants (notamment BTS Communication).

Ma façon d’enseigner, initialement était très classique et j’avais à coeur de structurer un propos théorique, que les étudiants pourraient noter, réviser et restituer lors des examens.

J’ai actuellement décidé d’abandonner ce fonctionnement. La première raison est que, je n’ai jamais pris un seul cours de communication et que si je suis "prof" aujourd’hui, c’est uniquement en raison d'expériences terrains. Les organismes de formation qui m’emploient ont misé sur un profil professionnel plutôt qu’académique, et je commence à sérieusement croire qu’une approche théorique de la communication trouve difficilement sa pertinence à l’heure du digital.

Les organismes de formation spécialisés dans la communication cherchent aujourd’hui à recruter des professionnels du digital, ce qui est assurément une bonne chose. Toutefois, les formateurs sur ces sujets ne peuvent opérer avec le fonctionnement classique : un contenu théorique figé et validé, que les étudiants peuvent recopier et restituer durant les examens.

La communication digitale est liée à un terrain qui ne cesse de se transformer. Ce qui fonctionne pour un annonceur et un public, n’a aucune garantie de fonctionner pour un autre. J’ai ainsi la conviction que préparer de jeunes communicants revient plutôt à leur inculquer un goût du trial and error, de les sensibiliser à la culture digitale et aux outils que les professionnels utilisent. Une grande partie de mon travail d’enseignant dans le supérieur, je le crois, est d’arracher les étudiants à leurs méthodes de travail scolaires, pour les préparer à la réalité chaotique du terrain.

En effet, à quelques années seulement dans leur insertion professionnelle, ces jeunes sont en demande de définitions, de théorie et d’exercices notés. Je crois plutôt qu’il vaut mieux parler projet, cas concret, créa, outils et culture digitale, afin que ces futurs professionnels n’arrivent pas en entretien d’embauche avec écrit “junior” sur leur front.

Vous cherchez à améliorer votre communication ? À accélérer un projet ? Contactez moi.